Testament

Posté le Jeudi 22 mai 2008

 

Testament

Enfoui sous les débris en ruine,
Murés aux affres de l’oubli
Sous les années ensevelies,
Notre histoire se dissémine ;

Les feuilles doivent-elles servir
À masquer l’empreinte des pas
Qui mène de vie à trépas,
Dans notre crainte de périr ?

Où, devons-nous les parapher
Comme un ultime témoignage,
Gravé dans le marbre de l’âge ?
Survivance d’une pensée

Que les mots, l’écriture allongent
Dans l’éphémère de la vie
Qui condamne tous les esprits
Dans l’illusion qui nous prolonge.

 
 

mesconfidences @ 9:58
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De l’inhibition

Posté le Mardi 28 octobre 2008

De l’inhibition

Passions que les envies assiègent
D’élans brisés qui se morfondent
Et se consument comme un cierge
Dans la droiture pudibonde ;

Flamme éteinte au vent pernicieux
Des plaisirs ne trouvant d’issue
Que dans le vide licencieux
Et les frustrations du refus ;

Carcan morale qui s’embrase
Au bûcher de la tentation
Dans la volupté sans emphase,
Des supplices flagellations ;

Défloraison des appétences
Fanées sur l’autel des valeurs,
Cultivant la résipiscence,
Sous les serres où germent les peurs ;

Assouvissement solitaire
D’une libido réprimée
En une chasteté pubère
Refoulée et émasculée ;

Ô concupiscence coupable,
Désir incestueux des consciences :
Dans  l’excitation inavouable
Nos cœurs s’ébranlent en tous les sens.

 

 
 

mesconfidences @ 23:09
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Du somnambule

Posté le Mardi 28 octobre 2008

Du somnambule
 
Ô toi! Sommeil engourdissant
L’esprit courbatu par l’effort :
Dans la foi en tes jugements
La cécité est ton confort ;

Tes désirs sont réalités
Et tes quêtes sont advenues
Dans l’horizon assermenté
Des certitudes parvenues ;

Le repos est ta condition
Et l’oisiveté la sueur
Fétide de tes réflexions,
Languissantes de fétu bonheur ;

Alibis et fausses apparences,
Brumisateur de vérité
Javellisé aux exigences
D’une existence aseptisée ;

Passé exempt de tout regret,
Récurant toutes les audaces,
Épongeant les moindres projets,
Essorant toutes les menaces ;

L’affirmation est conviction
Pour qui choisit de sommeiller
Les yeux clos dans l’abnégation :
Comme dans un rêve éveillé ;

Ô doux songe soporifique,
Exutoire aux vieux cauchemars,
Enchantement analgésique
D’un glauque quotidien épars ;

En ton dortoir le somnambule
Dans sa torpeur cherche l’issue,
Le dos tourné à la pendule,
Les bras tendus comme un vaincu.

mesconfidences @ 23:03
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Mère Nature

Posté le Mardi 30 septembre 2008

Mère Nature

Ô mère nature, divine souveraine :
C’est par la grâce de ta force que les êtres
Recouvrent leur humilité, tombant les chaines
De l’orgueil et de leur attachement aux sceptres ;

Tu n’as pas de préoccupation mercantile :
Séisme et déluge nous rappellent l’éphémère
Du beau et cette magnificence futile
Des palais dorés que tu disperses à la mer ;

Insouciante de ce qui peut les rendre fières,
Insensible à leurs ouvrages et à leurs chef-d’œuvres
Jusqu’à même ignorer leur présence sur terre,
Rien ne te résiste et n’entrave tes manœuvres ;

Indifférents à tes lois et tes fondements,
Dès qu’ils ont su aiguiser leurs intelligences
Et assouvis leurs besoins à ton détriment,
Tu les punis comme si tu criais vengeance ;

Tu démolis les talents et les inventions
Des constructeurs emportés par l’élan de batir,
Enorgueillis du génie de leur création,
Que la moindre bourrasque peut anéantir ;

Tous ont essayé de te dompter, mais en vain :
Chaque fois qu’ils ont dû relâcher leurs efforts
Tu as repris tes droits et suivi ton chemin
Comme si tu voulais préserver tes trésors ;

L’homme n’a pas retenu tes enseignements :
Il a cru que tu étais là pour le servir
Et qu’il pouvait toujours agir impunément
En étanchant ses plus archaïques désirs ;

Demain le charognard habitera nos ruines
Et viendra rogner les os de ses anciens maitres
Sur les tombes entr’ouvertes et peuplées de vermine :
Car trop tard il sera pour saisir ton mal-être.

mesconfidences @ 11:30
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Du verbe

Posté le Mardi 30 septembre 2008

Du verbe

Ô toi Dieu! Par le verbe ta création fut :
Le Tout est ton œuvre et sans toi rien n’a put être :
Tu éclairas tous les êtres pour leur salut
Et la lumière et nos esprits purent enfin naître ;

Trait d’union entre le Créateur et le monde
Assurant la cohérence de l’univers :
Tu fus la source primordiale et féconde
De la connaissance en illuminant la terre ;

Ô logos ! Éternelle luminosité
Efficiente d’une raison : par le discours
Divin, tu réconcilias la dualité
En transmutant l’infinie ténèbres en amour ;

Genèse qui mit fin au chaos ; alchimie
Chassant le néant, engendrant par le dialogue
Devenu chair, l’incarnation du fils génie  
 Qui glorifia la vérité dans un prologue ;
 
Mais le verbe s’est flétri dans le cœur des hommes :
Ton message est devenu logorrhée stérile
Et ton jardin ressemble à un capharnaüm
Où nos âmes déambulent dans l’infertile ;

Trahi par les mots quand les paroles s’envolent,
Excommunié par l’oubli des pensées qui meurent
En ces vaines homélies où les phrases somnolent,
La critique exsangue a perdue de sa lueur.
 

 

mesconfidences @ 11:26
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De l’aberration

Posté le Dimanche 7 septembre 2008

De l’aberration

Ô toi profondeur de l’esprit !
Tu te construis un monde ombreux
Pour que l’être au jour, abêtit,
S’isole dans le ténébreux ;

Chaque nuit le sable y prospère
Dans la désolation stérile
 De l’hégémonie d’un désert  
Ne concédant rien au fertile ;

Lueur tu ne pénètreras
Pas les strates de l’ignorance
Que l’ineptie t’opposera
Dans sa quête de somnolence ;

C’est dans l’extatique mutisme,
Ce funeste assoupissement
Au tombeau des idéalismes,
Que fleuri l’endormissement ;

Qu’est-il arrivé aux idées
Pour qu’elles n’y aient plus leur nid,
Pour qu’elles aient ainsi déserté
Un cerveau livré à l’ennui ;

L’âme s’est tue dans l’aphasie
De cet ostracisme raison
Relégué dans la niaiserie
Du fléau qu’est la cognition ;

Ver tu as élu domicile
Au coeur du fruit de l’immortel
En pérénisant le futile
Au rang des sottises éternelles ;

Ô pathétique intelligence !
En perdition et titubante
Dans des pensées en flatulences
Et des réflexions aberrantes.

 

mesconfidences @ 17:59
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De l’éphémère

Posté le Dimanche 7 septembre 2008

De l’éphémère

Ô toi ! Instant de l’éphémère,
Sublime de l’évanescent :
Ton avènement mortifère
A endeuillé l’être pensant ;

À peine as-tu franchi le seuil
Du vivant que tu revendiques
De t’en retourner au cercueil
Des évocations oniriques ;

Lueur affranchie de constance
Dans un infini circoncis
De défuntes réminiscences
D’une chronique ensevelie ;

Indélébile souvenir,
Moment volatil embaumé
De périssable devenir
Parfumé de fugacité ;

Éclair pétrifiant nos mémoires
Fragmentées d’éclats fugitifs
Et d’infructueux faux espoir
Mort au provisoire furtif ;

Soudaineté de l’imprévisible
Saillie, flash de l’effervescence,
Vain reflet de l’imperceptible
Immédiateté de l’essence ;

Insondable bonheur présent
Immolée par le temporel,
Incommensurable étincelle
Calcinée au feu du néant ;

Destin entaché de précaire
Face à un avenir instable
Fuyant un monde temporaire
Tout converti à l’immuable ;

 

 

mesconfidences @ 17:54
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Terre marécageuse

Posté le Dimanche 7 septembre 2008

Terre marécageuse

Ô toi ! Terre marécageuse,
Nul ne s’approche impunément
De ton immensité fangeuse,
Sans sombrer dans l’envasement ;

Fontaine terreuse, insondable
Lie de l’amertume, breuvage
Sacré devenu imbuvable
Pour des coeurs exempts de cépage ;

Sédiment de l’ostentation
Que ces paroles qui s’enlisent
Dans d’obséquieuses séductions
Que la perfidie divinise ;

Que de promesses restées vaines
Dans les marais propice aux fièvres
Fallacieuses, comme une aubaine
Pour des serments devenus mièvres ;

Mare abyssale et croupissante :
Dans tes évasifs sentiments
Ta fidèlité est troublante
De sablonneux engagements ;

Vertu à jamais empêtré
En ces fonds mouvants qui égard
L’intègre restée embourbé
De moralité en retard ;

Action maculée de souillure,
Dans les eaux boueuses et captieuses :
Subrepticement tu rassures
Dans ta liturgie insidieuse ;

Ondes où se mirent les roseaux
Se courbant malgré leur raideur
Comme s’ils portaient leur fardeau
Au désespoir des saules en pleurs.

mesconfidences @ 17:51
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De l’indécent courage

Posté le Mardi 12 août 2008

De l’indécent courage

 Triste et pitoyable spectacle
Que nous offre le sursitaire :
Dans le déni de sa débâcle
Se démenant pour rester fière ;

Au comble de l’humiliation
Son attachement à la vie
Et cette indécente obsession
Pour rester quelqu’en soit le prix ;

S’inventant un dernier combat
Dans une lutte sans issue
Dont il nie tous les résultats,
Ne voulant s’avouer vaincu ;

Pareil au taureau dans l’arène,
Il veut apparaitre sans peur
Dans une ultime mise en scène
Où il périra en vainqueur ;

Expression vaine d’un orgueil
Pris de vertige face à l’abîme,
Sursaut du moribond au seuil
Du trépas s’accrochant aux cimes ;

La bravoure n’est-elle pas
Face à la mort de lui sourire ?
La dignité n’est-elle pas :
Se résigner sans s’accroupir ?

Que d’agitation convulsive
Ont été prise pour du courage,
Que de résolution passive
Ont terni les plus belles images ;

Quel pleutre acharnement pour vivre
Dans la lâcheté inavouée,
D’un vaniteux qui veut poursuivre
Son rêve d’immortalité.

mesconfidences @ 17:04
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Chronique d’une vie

Posté le Mardi 12 août 2008

Chronique d’une vie

Ô vie ! Mon cœur baigné par l’amour est aride
Et les chances de trouver une source sont vides
D’espoir ; Je ne vois la marque d’aucun sillon,
De ride creusé par la commisération ;

J’ai cru que guider par l’ivresse de la jeunesse
Mon destin n’aurait pas à souffrir des bassesses,
Que je saurais résister au vent de l’envie
Qui anime les hommes et qui les avilit ;

Lorsque je me suis abandonné aux plaisirs
Et que j’ai pu assouvir enfin mes désirs,
Je n’ai éprouvé que mince satisfaction
Regrettant mes chimères et leur consolation ;

Derrière la cupidité du vaniteux
J’ai cherché désespérément un homme heureux,
Mais je n’ai découvert que la misère humaine
Et son long cortège de malheur et de peine ;

J’ai écouté ce qui se cache sous les mots
Je n’ai découvert que la détresse des maux,
Le morbide envahir le fond des esprits sains
Dans l’inconsolable contrition du chagrin ;

J’ai compris l’âpreté de ton enseignement
Aux idées que j’ai conduites à l’enterrement,
De tous mes idéaux que j’ai dû sacrifier
Sur l’autel de l’impérieuse réalité ;

La noble réflexion je ne l’ai jamais eu
Et lorsque j’ai du l’imiter je n’ai pas pu :
Je n’ai connu que les affres de l’expérience
Et tous les regrets de l’impulsive indigence.

Mais il est tard pour que je saisisse ton mystère :
Chaque découverte m’apparait plus amère
Et l’émerveillement toujours plus péremptoire ;
Au seuil de la vieillesse j’aspire au reposoir.

mesconfidences @ 17:01
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De la morale

Posté le Mardi 12 août 2008

De la morale

Ô morale ! Parfum de vertu,
 Effluve de bromure flétri :
Dans le jardin de mes envies
Le  fruit tu me l’as défendu ;

Tu es l’universalité
Des accords, l’unisson des cœurs ;
Concorde abusée par les leurres
Et les jeux de la fausseté ;

Âme de l’apôtre arbitraire
En chaque conscience où tu sièges
Tu réinventes les arpèges
Du remords en un chant amer ;

Tu nous fais baisser le regard
En nous imposant ta censure
Sur les beautés de la nature :
Dans l’interdit de l’avatar ;

Chantre des psaumes du devoir,
Carcan de l’asservissement
Justifiant tous les châtiments :
Dans le sacrifice expiatoire ;

Dogme érigeant les échafauds
Tu es l’alibi de nos crimes,
Tu amnisties et tu réprimes
Au gré de l’humeur des drapeaux ;

 Tu es garde fou, ce surmoi
Qui scrute toutes nos actions
En refoulant l’approbation
 Dans l’inhibition de l’émoi ;

Vérité dans les intérêts
Des uns, instrument du malheur
Quand tu achètes le bonheur
Des autres, en fossoyeur du vrai.

mesconfidences @ 16:58
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